Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/8

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un obstacle que vous rencontrez — c’est bien plus. C’est un obstacle que vous portez avec vous, un bonheur ridicule, que les niais vous envient ; une faveur des dieux qui fait de vous un paria chez les hommes, ou — pour parler plus simplement — un don de la nature qui fait de vous un sot dans la société. Enfin ce malheur, ce danger, ce fléau, cet obstacle, ce ridicule, c’est… — Gageons que vous ne devinez pas — et cependant quand vous le saurez, vous direz : « C’est vrai. » Quand on vous aura démontré les inconvénients de cet avantage, vous direz : « Je ne l’envie plus. » Ce malheur donc, c’est le malheur d’être beau.

Remarquez bien ici la différence du genre. Nous disons :

le bonheur d’être belle
le malheur d’être beau

Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Quelqu’un a dit quelque part : Quelle est la chose désagréable que tout le monde désire ? Ce quelqu’un s’est répondu à lui-même : « C’est