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Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/177

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REPOS AU LAC ASQUAM


Vous me regardiez, vous en étiez certaine, pour la dernière fois ; moi j’étais sûr de vous revoir. Le quart d’heure infini qui nous restait je le secouais au hasard, comme on secoue un sablier ; dans votre cœur un coup sec abattait les pauvres minutes comme à l’horloge de la gare, parfois vous ressentiez jusqu’aux secondes, et vous fermiez les yeux. Pour vous j’étais, réuni à mes bagages, tout ce que j’ai jamais été, un ancien inconnu, un homme, un amour à son terme, fantôme je n’étais plus ; moi je voyais de doux trésors, des yeux bleus, des mains. Êtres à taille, à âme d’échelle sou-