Aller au contenu

Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alcmène. — Voilà ce qu’ils risquent en s’attaquant à d’autres qu’à des généraux ! Qui êtes-vous ?

Jupiter. — Je suis ton amant.

Alcmène. — C’est à Alcmène que vous parlez, non à sa chambrière. Je n’ai pas d’amant… Pourquoi ce rire ?

Jupiter. — Tu n’as pas tout à l’heure ouvert avec angoisse la fenêtre, et regardé dans la nuit ?

Alcmène. — Je regardais la nuit, justement. Je peux te dire comment elle est : douce et belle.

Jupiter. — Tu n’as pas, il y a peu de temps, d’un vase d’or, versé de l’eau glacée sur un guerrier étendu ?

Alcmène. — Ah ! elle était glacée !… Tant mieux… C’est bien possible…

Jupiter. — Tu n’as pas, devant le portrait d’un homme, murmuré : Ah ! si je pouvais, tant qu’il sera absent, perdre la mémoire !