Aller au contenu

Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur le dossier du banc il se renverse,
Et met son nœud dans une main que gerce
L’âpre travail du branlage en plein air.
Les yeux fermés, plein d’une molle ivresse,
Il laisse errer son esprit dans l’éther,
En savourant la mouvante caresse
De cette main aux doigts arachnéens ;
Il était bien aux Champs-Élyséens ! ! !

Mais cependant qu’il se pâme et godille,
Il s’aperçoit que de son autre main
La garce fait érecter un voisin.

« Vous plairait-il, monsieur, que cette fille
Précipitât moins fort son mouvement,
Dit-il, et qu’elle allât plus doucement ?
« Avec plaisir, monsieur, » répond dans l’ombre
Une voix mâle.

Alors, nos deux michés
Du même train se trouvant dépêchés,
En même temps déchargent sans encombre.

La fille étant payée, elle s’en va
Chercher ailleurs une nouvelle proie.