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Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/170

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En frémissant le docteur se rappelle
Qu’il s’est grisé, puis qu’il a forniqué
Lorsque sa femme était à la campagne.
Le voilà triste et pâle, interloqué,
Car il a dû, sans doute, à sa compagne
Donner son mal, étant intoxiqué
Comme jamais nul ne le fut au monde.
C’est le cœur plein d’une angoisse profonde,
Le front baissé, l’air soumis et penaud,
Qu’il avoua le cas à son épouse.

Elle bondit, furieuse, aussitôt :
« Quoi ! j’étais douce, aimable et point jalouse,
Rien n’altérait ma confiance en vous,
Je vous aimais : voilà ma récompense… »
En cent propos s’exhala son courroux.
« Pardonne-moi, grâce, ma chère Hortense !
Je me repens. Va, je te guérirai ! »

Après qu’il eut longtemps prié, pleuré,
Promis bijoux, toilette et cachemire,
Un généreux pardon lui fut offert.

Depuis ce temps, quand Madame désire
Quelque chiffon de prix, elle se sert