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père philosophe, la Suissesse philosophe au père furieux ; les bagages égarés se retrouvèrent eux-mêmes comme par enchantement et nous pûmes gagner des logis qui, tout improvisés qu’ils étaient, nous permirent de passer convenablement la nuit.

Le lendemain de grand matin, après avoir aussi bien que possible, remercié notre hôtesse improvisée, une bonne petite vieille qui ne parle que le norvégien, nous partons en voiture pour le port de Skien.

Quelle course ! Par quelles transes je passai ! Avoir subi en mer deux violentes tempêtes, être arrivée en Norvège sans accident, pour se casser vulgairement le cou en tombant de voiture, ceci ne figurait certainement pas dans mes prévisions. Malgré mes supplications, que le cocher ne comprend naturellement pas, celui-ci avait fait prendre à son petit cheval un galop endiablé à travers les rues de Skien. Nous descendions les rampes les plus raides sans enrayer ; notre voiture se balançait de droite et de gauche ; nous étions jetés les uns sur les autres ; bref, je n’ai jamais si bien cru que ma dernière heure était venue. Cependant nous arrivâmes au port sains et saufs.