Page:Gobat - En Norvège, impressions de voyage, 1902.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le soir, à neuf heures et demie, nous étions sur la jetée à attendre le bateau qui devait nous conduire à Trondhjem, le terme de notre voyage en Norvège. À dix heures, rien encore n’annonçait son arrivée ; nous étant informés, on nous dit que le Haakon Jarl, ayant subi une tempête, avait plusieurs heures de retard et ne serait là que le matin. Jolie perspective pour des voyageurs fatigués, que celle de passer la nuit à attendre, dans un salon d’hôtel, un bateau où ils seront secoués et livrés aux caprices d’une mer en furie ! Cette nuit est restée, en effet, un des souvenirs les moins agréables du voyage. Vers trois heures, le steamer fut annoncé et, à quatre heures, nous disions adieu à Molde la jolie, nid fleuri et parfumé dans un pays de glace et de brume.

Le trajet sur l’Atlantique de Molde à Trondhjem fut plutôt monotone et triste. L’Océan démonté nous obligea de rester en place. Le tangage était si fort qu’il était même impossible de se tenir debout. Du reste, nous naviguions en pleine mer et dans la pluie.

Le matin nous arrivons à Kristiansund, petite ville située dans le Sundalsfjord. Comme