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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/190

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d’O’Lary, qui pèsent quelque chose, on vous en répond !

Je voudrais être chez moi, dans la rue Taitbout, pensa Charles. Il en avait assez de toutes ces violences. Mais à ce moment, on vint le prévenir que Georges Barton l’attendait à la porte. Il avait vu le colosse dans le bal avec un habit noir et une cravate cerise à points bleus ; il le retrouva sur le perron en bottes de pêche montant jusqu’au ventre, avec un paletot de gros drap qui paraissait bien avoir trois pouces d’épaisseur, un cache-nez en laine tourné un nombre infini de fois autour de son cou de taureau, et un chapeau sans forme et sans couleur. Harrison était à côté de son ami ; les huit fils d’Harrison derrière leur père, les six filles devant lui, et peu à peu tout le bal se trouva rassemblé.

— Il est deux heures du matin, dit Barton, il faut partir. Bonsoir la compagnie ! Vos bagages sont sur ma goélette, et vous vous habillerez là pour la mer.

— Adieu donc, mon garçon ! s’écria Harrison avec un shakehands formidable. Pardon de ne vous avoir pas mieux reçu ! Encore un