Aller au contenu

Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pas grand’chose, murmura la jeune fille d’une voix faible, et je crois, en effet, que je me suis trompée.

En prononçant ces derniers mots, les larmes lui vinrent avec tant de force, qu’elle cacha son visage dans son mouchoir et sortit en sanglotant. Patrice alla d’abord vers la fenêtre, tambourina quelque peu sur les vitres, et quitta la chambre pour aller rejoindre sa sœur. Barton se promena de long en large, puis tout à coup marcha droit à Charles, et lui tendant la main :

— Monsieur Cabert, lui dit-il, je vous demande pardon. Cette petite fille s’est trompée et m’a trompé moi-même. Voilà tout ce que je peux vous dire ; mais comme, franchement, nous ne sommes pas faits aux belles manières, et que ma Lucy aurait de la peine à vous voir désormais, vous m’obligeriez si vous vouliez vous en aller, je ne vous le cache pas.

— Très volontiers, répondit Charles.

Il ne fit qu’un bond jusqu’à sa chambre, ferma sa malle, et, sous la conduite de l’odieux M. John, qui lui était plus odieux que jamais, il gagna la Grande-Terre, où une goélette mar-