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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/52

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— Mais tu sais bien, mon enfant, murmura-t-elle, ce que ton parrain m’a dit ?

— Est-ce que vous croyez cela ? demanda Sophie avec sa candeur habituelle, mais en arrêtant sur sa mère un regard dont la fixité étonnait toujours. Est-ce que vous croyez cela ? N’a-t-on pas raconté autrefois des histoires terribles contre mon parrain à propos du comte Tsalla ?

— Pauvre Tsalla ! murmura la comtesse ; et, ce qui ne fût jamais arrivé du vivant de Jérôme Lanza, elle passa son mouchoir sur ses yeux, qui, en effet, contenaient quelques larmes.

— Est-ce que vous croyez que mon parrain avait fait assassiner le comte Tsalla ?

— Mon enfant, dit la comtesse, ce sont de ces choses dont il ne faut jamais parler. Tu es jeune et tu ne sais pas… Jérôme était incapable certainement de rien faire de semblable, et je ne crois pas non plus que Gérasime… Je te jure que je n’ai rien contre ce dernier ; si seulement il voulait ressembler un peu moins à sa mère, cette Madame Delfini qui ne valait pas grand-chose, je t’assure ; et comme je l’ai