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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/78

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cordée que présentée, et poussant un battant en bois vermoulu, le consul de Sa Majesté Britannique à Naxos introduisit Henry Norton dans une vaste salle voûtée, pareille à un de ces celliers où les riches abbayes aimaient jadis, en Europe, à recueillir les tonneaux et les futailles pleins de l’honneur de leurs vendanges.

Le jour n’entrait dans ce lieu solennel que par la large baie au milieu de laquelle était pratiquée la porte en bois, et dont le charpentage contenait en outre trois fenêtres de rang. Les murailles étaient crépies à la chaux. Le sol, pavé dans le même système que la rue, avec laquelle il s’unissait absolument, était de plain-pied avec elle. Au fond de l’appartement s’étendait un tapis vieux et extrêmement délabré, et là erraient quelques meubles : un bahut en bois sculpté dans le goût vénitien, deux ou trois fauteuils couverts en velours d’Utrecht jaune, des chaises de paille et une table ornée de vases en albâtre de la fabrique de Florence. Les portraits de la reine Victoria et du prince consort, évidemment exécutés par un ennemi mortel de la dynastie hanovrienne, furent si-