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Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/123

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santi mon esprit… L’âme et le corps semblent se flétrir sous les coups destructeurs de l’affliction.

« Cependant je ne me plaindrai pas. Il est des malheurs si grands que les expressions ordinaires ne sauraient les définir. Croyez-moi, rien n’est à comparer à un cœur ulcéré ! Il existe des caractères qui, quoique doués de beaucoup d’énergie, et disposés même par réflexion à chérir une passion, ne peuvent se contenter des jouissances ordinaires de la vie. J’ai cherché à m’étourdir en me livrant ici à toute la dissipation possible ; ma peine n’est devenue que plus aiguë, lorsque je me suis retrouvée seule avec mon enfant ».

« Rien ne peut maintenant me plaire… Si les chagrins ne m’eussent pas dégoûtée de la vie, les