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Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/72

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qu’elle avait jugé digne de son cœur, l’état de gêne où elle se trouvait ; les âmes fortes font des convenances et de la moralité deux questions séparables ; elle n’ignorait pas le blâme qu’elle encourait, ni les dangers infinis auxquels elle s’exposait ; elle avait le courage de mépriser l’un et trop d’inexpérience et trop peu de défiance, comme la suite l’a prouvé, pour se mettre suffisamment en garde contre les autres. Il n’existe aucun exemple d’une pareille conjoncture ; l’épreuve qu’avait à subir Marie Wollstonecraft était pénible ; il n’est guères probable qu’une autre femme, douée des mêmes ressources, de la même fermeté, eût pu résister à une crise pareille ; et pour l’honneur de l’humanité, quel que soit l’état de corruption de la société,