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Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/181

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L’ombre est mauve sous les arbres
Et la terre sans passé
Ne sait livrer que des marbres
Où l’homme n’a rien tracé.

Dans sa jeunesse profonde,
Loin de nous, à son insu,
Elle est en marge du monde,
Celle qui n’en a rien su…

La mer amoureuse baigne
Son golfe comme un beau sein,
On voit souvent la châtaigne
Qui roule auprès de l’oursin.

Là, près des jardins, les crabes
Écoutent le rossignol,
Là, la douce vague arabe
Se frise au vent espagnol.