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Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/202

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couteau et tuer l’insulteur, la police ne s’en mêlera pas ! »

Mercredi 20 mai. — Au Moulin-Rouge des carafes frappées pleines de champagne rosé ; des femmes assises au milieu de l’éventail bouffant de leurs jupes sur des chaises de paille ; des jeunes gens poussiéreux arrivant des Courses, de petits papiers où il y a écrit au crayon : Retenue sur les tables vides ; M. Bardoux à la tête d’un cuisinier d’un paquebot de la Méditerranée, la serviette sous le bras, vous proposant un poulet en fritot, etc., etc. Au fond du jardin, et à toutes les fenêtres de tous les étages, sur le fond éclairé des cabinets, ainsi que dans les loges d’un théâtre, des têtes de femmes saluant de gauche et de droite, quelques-unes de leurs anciennes nuits ou peut-être quelques-uns de leurs louis d’hier.

— L’élaboration douloureuse, le supplice de la beauté : le voici à nous raconté par une femme de la société. Se lever à six heures et demie, se mettre à la fenêtre jusqu’à huit heures et faire ainsi prendre un bain d’air d’une heure et demie à son teint, puis un bain d’une heure, et après le déjeuner, la digestion dans une pose allongée et de face, de manière que la peau du visage soit isolée de tout contact.

Jeudi 21 mai. — Création dans une œuvre moderne d’un médecin qui, ressuscitant les traditions