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Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/47

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ANNÉE 1853




Janvier 1853. — Les bureaux du Paris, d’abord établis, 1, rue Laffitte, à la Maison d’Or, furent, au bout de quelques mois, transférés rue Bergère, au-dessus de l’Assemblée Nationale.

La curiosité de ces bureaux était le cabinet de Villedeuil où le directeur du journal avait utilisé la tenture, les rideaux de velours noir à crépines d’argent de son salon de la rue de Tournon, où se donnaient, un moment, toutes bougies éteintes, des punchs macabres. À côté du cabinet, la caisse, une caisse grillée, une vraie caisse, où se tenait le caissier Lebarbier, le petit-fils du vignettiste du XVIIIe siècle, que nous avions retiré avec Pouthier des bas-fonds de la bohème. Un échappé du Corsaire faisait dans un petit salon la cuisine du journal. C’était un petit homme, jaune de poil, à l’œil saillant du jettatore, un des seuls écrivains échappés au coup de filet dans