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Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/98

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reconnaît le verbe de Gavarni, — quand voilà qu’on me présente un monsieur avec des cheveux longs de savantasse, des gants de filoselle… Ward enfin !… Eh bien, un quart d’heure après, nous étions dans le coin d’une loge à causer tous deux métaphysique ! »

— Le rire est le son de l’esprit : de certains rires sonnent bête comme une pièce sonne faux.

— Homme attendant l’Empereur, à un retour de Fontainebleau, pour l’assassiner. Description psychologique de l’homme en cette attente. Retard de deux heures du train impérial. L’homme va les passer dans une maison de prostitution et fait un enfant à une fille. Cet enfant sera le héros de notre livre.

— Marchal le peintre, déjeunant le matin, en son habit de soirée, à la crémerie, avec les domestiques de la maison où il avait été invité au bal, connaissait les secrets de tous les riches intérieurs de Paris.

— Placer dans un roman un chapitre sur l’œil et l’œillade de la femme, un chapitre fait avec de longues et sérieuses observations. À ce propos je me rappelle qu’à la prise de voile de Floreska, deux sœurs, deux fillettes du monde, se mirent à me faire l’œil pendant le discours de l’abbé. Dans ce tendre discours et tout allusif à ces noces de l’âme avec Jésus-Christ, à ces fiançailles mystiques, l’œil des deux jeunes filles soulignait, à mon adresse, d’un éclair rapide, tous les mots hyménéens et tou-