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Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/124

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toyens du cinquième arrondissement, pour la formation d’une Commune, qui est bien la réunion des inconnus les plus célèbres, avec lesquels aurait été jamais fabriqué un gouvernement, en aucun pays du monde.

À ce moment, Saint-Victor affirme tenir d’un ami de Trochu que le général se vante d’obtenir le débloquement de Paris dans quatorze jours.

Tout le monde de rire, et ceux qui connaissent la personne du gouverneur de Paris, de le peindre, comme une petite intelligence, appartenant aux idées étroites du militarisme, fermée à toute invention qui vient à se produire, à toute idée nouvelle, apportant aussi bien son veto à une chose sérieuse qu’à une chose chimérique. Car le chimérique abonde, et il se trouve des gens qui veulent défendre Paris au moyen de chiens, auxquels on donnerait la rage, et qu’on lâcherait sur les Prussiens.

Alors Louis Blanc parle de l’idée d’un homme dont il s’est fait le promoteur, et qui voulait priver les Prussiens d’eau à Versailles, par la destruction de la machine de Marly et le desséchement des étangs. Trochu a coupé la proposition par le mot : « Absurde. » Dorian, lui, était émerveillé de la conception.

Puis, entre un fabricant d’engins militaires, qui se trouve là, un officier d’artillerie, et Berthelot, c’est l’exposé d’une kyrielle d’inventions ou de produits, refusés par une raison, par une autre, le plus souvent sans aucune raison, de premier coup, par légèreté, par incompréhension. Il est question de fusées