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Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/256

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des plaisanteries sur les parties génitales, le fin sourire de la France s’amuse superlativement de la perspective d’un trou de c…, dans lequel un apothicaire introduit une canule de seringue.

 

Les triomphes désastreux de la République tiennent à ceci, à ceci seul : c’est qu’à chacun de ces avènements, la République présente à la société rebellée et prête à en venir aux coups, un rideau de messieurs, presque lavés, presque peignés, presque costumés en gens du monde. Il est vrai que ces messieurs rassurants, ces messieurs du nouveau pouvoir, ne gardent le pouvoir que juste le temps nécessaire pour livrer la société, désarmée par leurs bonnes mines, leurs douces paroles et leurs blanches cravates, à la bêtise et à la férocité des gens groupés derrière eux. Alors, il se trouve que les hommes, pour lesquels les gens du premier plan ont obtenu de la conciliation idiote, de la sensiblerie humanitaire, avec le respect religieux de leur sale peau, ces hommes épargnés, pardonnés, amnistiés, ne parlent que de fusiller et de guillotiner.

Ces messieurs qui nous la font, avec des programmes à la Platon, des blagues philanthropiques, des thèses de gouvernement idéal : voilà le grand danger. Ça n’est pas Assi et consorts qui ont vaincu, ces jours-ci, c’est Louis Blanc et les maires capitulards, venant, au nom de la fraternité, faire tomber les chassepots des mains des bataillons de l’Ordre…