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Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/72

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Collège de France, tout couvert d’affiches blanches superposées, d’affiches du Papier Pagliari pour les blessures, d’affiches du Phénol Bobœuf, d’affiches annonçant la mise en vente des Papiers et Correspondance de l’Empereur. — Une affiche sur papier violet, tout fraîchement posée, annonce la formation de la Commune, demande la suppression de la Préfecture de Police, demande la levée en masse. — Passe sur une civière un blessé ou un mort, escorté par un peloton de mobiles. — Un fond de cour de revendeur montre, à vendre, des tas de comptoirs de marchands de vin : tous les comptoirs de la banlieue extra muros. — Au Luxembourg, des milliers de moutons, serrés et remuants, ont, dans leur étroit grillage, quelque chose du grouillement des asticots dans une boîte. — Place du Panthéon, des endroits dépavés, où de petites filles qui commencent à marcher, s’exercent, trébuchantes, à des exercices acrobatiques. — Dans la cour de la bibliothèque Sainte-Geneviève, une montagne de sable. — Aux colonnes de l’École de Droit, placardée la formation d’un Comité de femmes, portant en tête, le nom de Louise Colet. — Chez un marchand de vin, qui a pour enseigne : Au grand Arago, des femmes à soldats, accrochant le regard avec le rouge sang de bœuf des bandelettes, entremêlées dans leurs cheveux noirs, tandis que plus loin, assis par terre, dans un grand enclos, au milieu de ses bêtes, un berger lit le Petit Journal.

Tout le long des boulevards, et des deux côtés, des