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Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/78

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un tape-cul rapide ne montrait, à côté du garçon boucher qui le mène, un mobile regagnant son poste.

Jeudi 29 septembre. — Je cherche dans la journée une boutique vide à louer, pour y emménager mes bibelots.

En allant, ce soir, chez Burty, dans les endroits ombreux, mon regard est attiré par les caractères de feu, avec lesquels le gaz écrit dans la découpure du zinc des colonnes : spectacles. Annonces flamboyantes, au-dessous desquelles volettent dans la nuit, pareils à des ailes grises de chauve-souris, les lambeaux de papier poudreux et pourri des affiches des dernières représentations, qui furent.

Burty est de la commission des Papiers et de la Correspondance de l’Empereur ; il est heureux comme un pêcheur à la ligne, à qui l’on permettrait de pêcher dans la pièce d’eau de Fontainebleau. Il parle de mannes de papiers, de papiers à remplir une cour des comptes ; mais dans tout ce qu’il dit, dans tout ce qu’il annonce, dans tout ce qu’il a découvert, je ne vois rien de bien curieux, de bien neuf. Des quittances de sommes payées par des hommes que tout le monde soupçonnait de les recevoir, des preuves de dilapidations qui ne sont un secret pour personne, des dépêches brèves comme des télégrammes qu’elles sont… J’espère que les mémoires, un jour, nous en diront plus.