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Page:Goncourt - Journal, t5, 1891.djvu/322

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remonte, et me rend la volonté de lutter. Devant tous les embêtements qui n’ont pas tué son énergie, qui n’ont point arrêté la fabrication spirituelle de l’entêté écrivain, je me dis : « Allons, il faut être aussi vaillant que lui ! »

――――――― Depuis deux ou trois jours, je suis hanté par la tentation de faire un voyage au Japon, et il ne s’agit pas ici de bricomanie. Il est en moi le rêve de faire un livre, qui, sous la forme d’un journal, s’appellerait « Un an au Japon », et un livre encore plus senti que peint. Ce livre, j’ai la confiance que j’en ferais un livre ne ressemblant à aucun autre. Ah, si j’étais de quelques années plus jeune !

Mardi 21 novembre. — On parlait, ce soir, de la venette dans laquelle avait vécu Thiers, tout le temps de son pouvoir, craignant toujours d’être enlevé, et se faisant garder à Versailles par 400 soldats, dans le temps où il n’y en avait pas plus de 1,500 en état de se battre. On ne sait jamais, même à l’heure qu’il est, le train qu’il prend, pas plus que celui par lequel il arrive.

Girardin confiait à Arsène Houssaye, que le célibat de Véron l’avait décidé à se marier, et l’enterrement civil de Sainte-Beuve à se faire enterrer religieusement.