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ANNÉE 1890




Mercredi 1er janvier 1890. — En ce premier jour de l’année, un vieux maladif comme moi, tourne et retourne entre ses mains l’almanach nouveau, songeant que 365 jours, c’est de la vie pour un bien long temps, et interrogeant, tour à tour, chaque mois, pour qu’il lui dise par un signe, par un rien mystérieusement révélateur, si c’est le mois, où il doit mourir.

Jeudi 2 janvier. — Un dîner, où le nom de Blowitz est prononcé, et sur ce nom, quelqu’un au fait des dessous secrets du temps, raconte comment Blowitz est devenu correspondant du Times. Blowitz, dit-il, qui s’appelle Oppert, et qui a pris le nom de sa ville, était un pauvre diable de professeur à Marseille, tout