Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/148

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et mes plaintes sur ce que je ne l’ai pas trouvé assez applaudi au troisième acte, sont reçus par un : « Ça ne nous regarde pas, nous faisons notre petite affaire, voilà tout ! »

Mercredi 26 février. — Un éreintement général de toute la presse. Vitu déclare que c’est une fumisterie… Revenons à la pièce que je trouve aussi bien faite, que j’aurais pu la faire moi-même. Et dire que ce sentiment fraternel qui la remplit, présenté d’une manière si délicate, si émotionnante, dire que ce moyen d’action sur les cœurs, cette chose absolument neuve au théâtre, et remplaçant le bête d’amour de toutes les pièces, aucun critique n’en a signalé l’originalité.

Jeudi 27 février. — Comme je parlais hier à Detaille, du récit des toilettes de condamnés à mort, que m’avait fait l’autre jour Méténier, il me disait avoir assisté à deux exécutions, et voici quelles avaient été ses observations. Le condamné, apparaissant au seuil de la porte de la Roquette, comme une figure de cire, avec son apparence de vie figée, et dans le silence qu’il appelait formidable, toujours un oiseau qui chante, et dont le chant est dans ce silence, comme le bourdon de Notre-Dame, et au