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Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/300

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consultation de Potain, et de venir un peu causer affaires sérieuses.

Dans la fièvre de cette nuit, un cauchemar cocasse. Une demoiselle, à laquelle j’ai fait la cour, dans les temps passés, arrivant dans un grand manteau de deuil, de la traîne duquel sortait soudain, un petit prêtre, pareil à ces diablotins jaillissant d’une boîte, qui, un papier à la main, l’étendait sur mon lit, et me faisait signer un mariage in extremis.

Samedi 19 décembre. — Ce matin tombe chez moi, envoyé par Daudet, Barié le bras droit de Potain. Auscultation des plus complètes, où il me dit qu’il y a dans le dos, bien des petites choses à droite, bien des petites choses à gauche, pas tout à fait satisfaisantes, mais que les poumons sont en bon état, et qu’il n’y a pas à craindre une fluxion de poitrine.

Lundi 21 décembre. — Jamais, je crois, je n’ai eu de faiblesses de tête et de corps, ressemblant plus aux faiblesses qui précèdent la mort. Cependant aujourd’hui, il y a un peu de mieux, et avec ce mieux, la rentrée dans ma cervelle de projets, de choses en avant, que je n’avais plus du tout, ces jours-ci.