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Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/66

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Mercredi 29 mai. — Le docteur Dieulafoy a, ce soir, une originale conversation sur la glande lacrymale, qui ne serait pas plus grosse qu’un pois, et qui, dans certaines circonstances, fournirait aux femmes des litres d’eau, à mouiller plusieurs mouchoirs.

Lundi 3 juin. — Oui, c’est positif : le roman, et un roman tel que Fort comme la mort, à l’heure actuelle n’a plus d’intérêt pour moi. Je n’aime plus que les livres qui contiennent des morceaux de vie vraiment vraie, et sans préoccupation de dénouement, et non arrangée à l’usage du lecteur bête que demandent les grandes ventes. Non, je ne suis plus intéressé que par les dévoilements d’âme d’un être réel, et non de l’être chimérique qu’est toujours un héros de roman, par son amalgame avec la convention et le mensonge.

Mardi 4 juin. — Dîner chez Edmond Rothschild qui reçoit, ce soir, la princesse Mathilde.

L’hôtel le plus princier que j’aie encore vu à Paris. Un escalier du Louvre, où sont étagés sur les paliers des légions de domestiques à la livrée cardinalesque, et à l’aspect de respectables et pittoresques larbins du passé.

Dîner avec la duchesse de Richelieu, la duchesse