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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/105

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jamais, et que l’on fait répéter son rôle à Montigny, pour le remplacer.

Antoine, que je retrouve à la sortie, est tout à fait d’accord avec moi, pour rapprocher la représentation de : À bas le Progrès, qui me semble absolument de circonstance, dans l’effondrement politique actuel.

Lundi 26 décembre. — Éreintement de toute la presse. Chez Sarcey, c’est une colère, une fureur, un enragement. Il trouve avec sa mauvaise foi habituelle, que mon théâtre — notez que je n’ai eu connaissance de Charles Demailly, qu’à la lecture faite aux acteurs, et que la critique que j’en ferais, c’est qu’elle est trop faite d’après les principes de Sarcey — il trouve donc que mon théâtre est le néant, et que ce n’est ni du théâtre ancien, ni du théâtre moderne. Et il se roule devant le manque d’esprit de mon frère, dont il appelle les jolis mots, des niaiseries.

Et il s’élève avec une vieille obstination, contre la prétention de nos œuvres. Eh, Monsieur Sarcey, ce que vous appelez prétention, c’est seulement de l’application, c’est l’effort de bien faire. Oui, ce gros et épais normalien, il est pour le travail courant, sans prétention, lui, qui ne laissera dans toute sa prolixe et abondante copie, ni un jugement durable, ni une pensée, ni une phrase, ni une expression… lui, ô blasphème ! que des confrères placent dans la famille des Gautier, des Saint-Victor, et qui, mort ou vivant,