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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/162

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Reine, dans une voiture aux rideaux de cuir, d’où sortent successivement la mère, le père, les deux petits garçons, Renée, Marthe, Adeline, un petit monde de fillettes, distingué et pas bourgeois. C’est intéressant cette famille, où se sent dans une aisance très restreinte, une allègre insouciance mêlée à un certain désordre artiste.

Le soir, Léon nous lit, dans la Revue Nouvelle, son article sur Hugo, un article tout à fait remarquable, où foisonnent les idées, les images, les coups de lumière, dans une langue superbe. Ce jeune Daudet est incontestablement le premier critique de l’heure présente.

Jeudi 3 août. — Avant dîner, causerie au fond du parc avec Rodenbach, sur la réforme de l’orthographe, sur cette révolution, non prônée par des littérateurs, mais par des professeurs, et par courtisanerie démocratique au profit de l’école primaire.

Vendredi 4 août. — Zola dîne ce soir. Il parle du théâtre, dont, dit-il, il est dégoûté, mais cependant, où il sent qu’il pourrait se renouveler, et est au fond, tenté de faire une pièce entre ses romans de Lourdes et de Rome. Puis, passant d’un sujet à l’autre, avoue son goût passionné de pâtisserie, dont