Aller au contenu

Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

esthétise avec le jeune Rosny. Raffaëlli cause avec Geffroy de ses essais d’eaux-fortes en couleur, qui vont paraître cette semaine. Daudet souffre, et malgré cela, jette dans la conversation générale, un joli mot, une remarque fine. Roger Marx m’entretient de la danseuse Loïe Fuller, qui le fréquente, et qui aurait un véritable goût d’art, s’étendant de sa danse à un tableau, à un bronze, et me dit, que rien n’est amusant comme une répétition, où elle essaie les couleurs de l’arc-en-ciel, dans lesquelles elle va développer la grâce de ses attitudes.

Samedi 25 novembre. — À ce qu’il paraît, j’ai été anathématisé, à la mairie du VIe arrondissement, par les femmes de la Ligue de l’Émancipation, pour le mal que j’ai dit du beau sexe, dans mes livres, et qui, si elles ne sont pas encore décidées à venir me battre à domicile, sont résolues à m’adresser une lettre énergiquement motivée. C’est du moins ce que m’apprend un reporter de l’Éclair, venant me demander, si j’avais reçu la lettre en question.

Dimanche 26 novembre. — J’ai écrit à Sarah Bernhardt de me renvoyer ma pièce, et j’ai reçu d’elle aujourd’hui un petit bleu, où elle me dit qu’elle a un tel désir de jouer quelque chose de moi, qu’elle me