Aller au contenu

Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les vagues et délavées couleurs, que fait la lumière lunaire.

De petits corps de bibliothèques, de la hauteur d’un mètre et demi, sont adossés au mur : l’un contient, sauf quelques brochurettes, toute l’œuvre de Balzac en éditions originales, cartonnées sur brochure. Plusieurs de ces volumes portent des envois d’auteur. L’exemplaire des Martyrs ignorés, provenant de la vente Dutacq, est l’épreuve corrigée de ce : Fragment du Phédon d’aujourd’hui. Il se trouve une autre épreuve de : La Femme comme il faut, l’article publié dans les Français peints par eux-mêmes, avec le bon à tirer de B, terminé par un paraphe en tortil de serpent.

Les trois autres corps de bibliothèque renferment des éditions originales de Hugo, de Musset, de Stendhal, mêlées à des éditions originales de contemporains, imprimées sur des papiers de luxe, et contenant une page du manuscrit donné à l’impression. Ainsi les volumes de Daudet, de Zola ; ainsi le volume de Renan : Souvenirs d’enfance ; ainsi le volume de Madame Bovary, renfermant une page du pénible manuscrit, toute biffée, toute raturée, toute surchargée de renvois : page donnée par Mme Commanville ; ainsi le Mariage de Loti, contenant la page manuscrite de la dernière lettre de la désolée Rarahu ; ainsi l’édition des Diaboliques, de Barbey d’Aurevilly, illustrée d’une page de sa mâle écriture en encre rouge, au bas de laquelle il a jeté une flèche, encore tout imprégnée de poudre d’or, — et au mi-