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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/302

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les flirteurs de second plan, qui ont la télégraphie engageante de ses bras et de ses mains. »

Mardi 18 décembre. — Exposition de Joseph Chéret, l’héritier direct de Clodion, avec son petit monde de Cupidons, au sourire railleur de Cupidons-Gavroches, et de nymphes fluides, plus séduisantes encore sur la panse d’un vase, dans le demi-relief, dans la demi-rondeur de formes, émergeant de l’enveloppement de la glaise.

Une figure charmante : le corps d’une petite fille, assise sur le rebord d’une corbeille, et qui dans un mouvement de retournement en arrière, s’appuie des deux bras à l’anse.

Mercredi 19 décembre. — On sonne. C’est le ménage Zola venant me remercier de l’accueil que leur fait Béhaine, et ne s’interrompant pas l’un et l’autre, dans l’effusion de leurs louanges, sur la bonne grâce et la bravoure de l’ambassadeur.

Du reste tout le monde français a été d’une amabilité extrême. Guillaume, le directeur de l’École de Rome, de retour depuis trois jours de Paris, avant le départ de Zola, voulait improviser un dîner. Hébert lui a fait les honneurs de la Chapelle Sixtine, et à la demande de Zola, de voir de sa peinture, lui a dit : « Après la visite de la Chapelle Sixtine, on ne voit pas de l’Hébert ; vous la verrez, ma peinture, à Paris, où il n’y a pas une concurrence si redoutable. »