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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/385

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déjà un peu souffrant, il a tenu à y assister, pour mettre à néant la légende de son antagonisme, avec l’auteur du Mariage d’Olympe. À son retour, pris de douleurs cérébrales, il avait la malheureuse idée de s’entourer la tête de linge imbibé d’eau froide, à la suite de quoi il lui venait une névralgie, lui amenant un enflement de la tête, avec des taches de sang à la peau, et des rages de dents et des lancinements des tempes, à se jeter par la fenêtre.

À l’entrée de la princesse, dans la chambre où l’avait précédé Primoli, qui avait été frappé de son changement, de son affaissement, se reprenant, se raidissant, Dumas s’écriait : « Ah ! vous êtes d’une famille qui ne craint pas d’entrer dans la chambre d’un pestiféré ! » Puis la princesse, lui disant qu’elle lui enverrait Dieulafoy, il jetait sur une note enfantine : « Et je serai obligé de faire ce qu’il m’ordonnera ? »

Mais bientôt, retombant dans le noir, où l’avait trouvé Primoli, comme la princesse lui faisait compliment de l’arrangement de sa maison, du confort qu’y avait apporté sa femme, il murmurait tristement, faisant allusion à son mariage : « Je ne l’aurais pas fait, si j’avais cru que c’était pour un temps si court ! »

Jeudi 21 novembre. — Le notaire d’un de mes amis, lui disait ces jours-ci, qu’en présence des lois financières qui se préparaient, la plus grande