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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/100

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L’ART JAPONAIS

Maintenant, au service des Maisons Vertes se l’attachent deux classes d’hommes et de femmes, dont les attributions sont assez mal définies, et dont les conditions d’existence sont très peu connues en Europe : les taïkomati et les guesha.

Le taïkomati était une espèce d’homme de compagnie amusant, de cornac drôlatique, de cicérone élégant de la prostitution, prié ainsi que la guesha, au salon des noces, par l’invitation de la maison de thé, et chargé d’apporter de la gaîté dans la réunion. Ces taïkomati étaient,

    tendu les voyageurs du siècle passé, du siècle présent. C’est l’occasion pour M. Hayashi de s’élever dans une note, à la suite de la traduction du livre de Jipensha Ikkou, contre l’accusation d’immoralité faite au Japon, et de s’écrier que les Anglais, qui ont passé une semaine à Paris, déclarent que c’est la ville la plus corrompue du continent, et de se demander, ce que pourrait penser un Français des Anglais, si on le transportait à Londres, dans certaine rue, à neuf heures du soir. Et il affirme que le Boudhisme et le Confuciusisme ont apporté à sa nation des éléments de moralité tels, que s’il y avait un moyen, selon son expression, de laver les cœurs, la lessive morale du Japon, serait la lessive la moins sale des lessives, faites dans les cinq parties du monde.

    Et dans la révolte de son patriotisme, il maltraite, sur un petit ton de colère fort amusant, notre ami Loti, l’accusant d’avoir pris pour une grande courtisane, une rashamen, (littéralement mouton), une femme galante d’une race inférieure, et à l’usage spécial des étrangers.