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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/131

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OUTAMARO

l’idée de cette peinture, en mettant dans la floraison des arbres à fleurs de la province de Yoshino-Yama, de jolies promeneuses.

À cette série se rattachent les albums : Yéhon Waka-yébisu, Poésies japonaises du premier jour de l’an, Yéhon Guin-sékai, Poésies sur la neige ; Yéhon Kiôghétsubô, Poésies sur la Lune.

    térieur… Au printemps, on va voir fleurir les pruniers mumé à Mumeyaski, sur le Tokaïdo un peu plus tard, en avril, on se rend en foule à Muko-Sima, à Ileno, à Oji, pour admirer la neige rose qui tombe des cerisiers, formant un merveilleux contraste avec la sombre verdure des sapins qui les entourent. Du matin au soir, ces jardins sont remplis de promeneurs de tout âge et de toute condition, auxquels de petites cases de bambou, ornées de lanternes de papier, offrent un abri provisoire. On sert des gâteaux, du thé, des infusions de fleurs de cerisiers. On y vend des joujoux. Des jeunes filles y font de la musique, et tout inspire le bonheur, l’insouciance et la gaîté. En juin, vient le tour des fudsi, glycines. Les pique-niques s’organisent. Les poètes déploient leur verve, et attachent un madrigal aux branches de l’arbre qui les a abrités. Peu de temps après, c’est encore sur le bord de sa rivière, que le peuple de Yédo va admirer les iris, qui poussent en quantité considérable, variés de couleur et d’aspect, au milieu des marécages voisins. Enfin en automne, le kiku chrysanthème est la fleur favorite. Les jardins, où elle est cultivée, ne désemplissent pas, jusqu’au moment où les frimas viennent tuer les fleurs, et confiner les Japonais chez eux.