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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/14

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L’ART JAPONAIS

puis se fixait, dans les années qui précédèrent sa mort, près le pont Benkei.

D’abord Outamaro étudia la peinture à l’école de Kano, puis devint élève de Torima Sekiyen, qui semble avoir eu une très petite influence sur son talent, d’après la vue de son Hiakki ya ghio, les Cent monstres de la nuit, et d’après l’album baptisé de son nom, où la femme est la femme de Koriusai, Shunshô, Harunobou, et n’est pas du tout la femme, que sera la femme d’Outamaro[1].

Les vrais inspirateurs de la manière, du style d’Outamaro, sont Shighemasa et Kiyonaga, Kiyonaga surtout, qui a doté le talent d’Outamaro, même devenu le fondateur personnel de l’école dont il est le chef et le maître, d’un peu de l’allongement gracieux de l’ovale de ses figures de femmes, d’un peu de la souplesse molle de ses tailles, d’un peu de l’ondoiement voluptueux des étoffes autour des corps.

Cette appropriation du dessin de Kiyonaga,

  1. Dans tout l’œuvre d’Outamaro, je ne trouve qu’une seule planche semblant descendre du faire chinois de Sekiyen : c’est un paysage, imprimé en imitation d’encre de Chine, faisant partie des six planches du recueil de poésies, ayant pour titre : La nature argentée. (La neige).