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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/148

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L’ART JAPONAIS

bien certainement le dessinateur a cherché à rendre la jouissance du crapaud, par un ressouvenir de sa série, où le petit éventail placé en haut de chaque planche indique une imitation d’animal par un homme, et où par les attitudes et la gesticulation, c’est dans une planche presque la transformation d’un homme en crabe, dans une autre la transformation d’un homme en crapaud.

Cette planche fait partie d’un album en couleur ayant pour titre : Le poème de l’oreiller, une merveille d’impression, d’une douceur, d’une harmonie, dont, je le répète, aucune impression européenne n’approche, et où la clarté des corps nus s’enlève si lumineusement des couleurs de vêtement de soie, éparpillés sous les ébats amoureux, et où la tâche fauve des monts de Venus se détache si voluptueusement sur la blancheur à peine rosée de la peau féminine.

Le recueil a pour première planche une composition originale. Cet Outamaro, qui dans sa série fantastique et tout à fait inférieur à Hokousaï, et qui n’a rien de pareil aux cinq têtes terrifiques de ce maître, possède le fantastique dans l’érotisme. Et voici ce que représente cette planche : une divinité marine, violée sous l’eau par des monstres amphibies au milieu de la cu-