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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/22

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L’ART JAPONAIS

Un interminable défilé de femmes à pied et à cheval, escortant une des leurs, dans une litière ressemblant à une châsse : toutes ces femmes coiffées d’étranges chapeaux verts pointus, et habillées d’harmonieuses robes, où le bleu, le vert, le mauve, le jaune, rappellent la décoration des porcelaines chinoises de la famille verte, — colorations qui ont eu une si grande influence sur l’aquarelle des maîtres japonais, antérieurs à Outamaro.


Dans la série des impressions composées de cinq feuilles, citons :

La fête des garçons.

Une femme penchée sur un album, près d’une autre femme, le pinceau à la main, s’apprêtant à peindre : toutes deux regardées par un enfant dans une pièce, où sur un chevalet tournant couronné d’un petit parasol, est fixé un kakemono représentant, en un rouge, couleur de sang, le terrible Shôki, l’exterminateur des diables, une sorte de patron des garçons.

Et donnons ici, d’après M. Anderson, la légende de cet exterminateur des diables :

Chung Kwei, le chasseur des diables, un des mythes favoris des Chinois, passait pour être