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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/30

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L’ART JAPONAIS

sure ou développer des gestes gracieux, qu’on appelle uchiwa, et qui est quelquefois en soie.

Pendant la période de Kuwambun, un prêtre nommé Gensei, célèbre par son goût artistique, et par ses poésies, se mit à fabriquer lui-même à Fukakusa, des éventails d’une perfection admirable, éventails qui acquirent une grande réputation, et qui étaient connus sous le nom de Fukakusa uchiwa.

Cette composition de la danse d’une guesha dans un palais de daimio, où Outamaro met en scène son confrère Kioden Masayoshi, a tout l’air d’avoir été tirée en couleur, d’après un dessin d’une scène de la vie réelle au Japon, ce qui est assez rare dans l’œuvre du maître.


Un prince japonais, tenant à la main un panier de coquillages, au milieu de porteuses de sel.

C’est la mise en scène d’une histoire ou d’une légende d’un prince, relégué en exil dans une île[1], où il était devenu l’amant de deux sœurs

  1. Sans doute l’île de Fatsisio, île pénitentiaire, ou étaient déportés les princes et les courtisans en disgrâce, et employés à fabriquer et à orner, d’après le dire de M. Fraissinet, les admirables robes du musée de la Haye.