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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/34

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L’ART JAPONAIS

couleur des « Teinturières », il fait se pencher pour un baiser, un enfant vers la figure de sa petite sœur, curieusement pourprée, du ton de la grande bande violette, à travers laquelle on voit son visage[1].


Les grues de Yoritomo.

Une réunion de jeunes femmes, sous un ciel rose, tout éclairé de grues blanches voletant dans l’air, une poésie à la patte, et dans laquelle une Japonaise passe la petite bandelette chargée d’écriture, à une autre Japonaise, tenant une grue, à laquelle elle va donner la liberté.

Composition rappelant, d’une manière allégorique, une anecdote de la vie de Yoritomo[2], qui, sur le ouï dire, que les cigognes vivaient mille ans, fit, un jour, donner l’envolée à mille cigognes, avec le jour et l’année de leur envo-

  1. Très souvent, Outamaro cherche des effets originaux de peinture dans ces reflets mettant sur les personnes et les visages, des teintes bizarres, étranges, imprévues, c’est ainsi qu’une grande tête de courtisane vous apparaît, la figure à moitié rosée du voile rose qu’elle tient devant elle, et avec sur la peau, le semis de pois blanc, qui font l’ornementation du voile.
  2. L’usurpateur Minamoto Yoritomo, dont l’avènement termina la lutte des clans de Taïra et de Minamoto, fut le premier shogun héréditaire, titre qui lui fut conféré en 1190 de J.-C.