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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/50

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L’ART JAPONAIS

de lotus (vert clair jaunâtre)[1] : toutes couleurs rompues et charmeresses pour l’œil du coloriste, toutes couleurs aux adorables nuances, dites fausses chez nous.

Maintenant, si le trousseau d’une mariée, un peu aisée au Japon, comporte douze robes d’apparat : une robe bleue brodée de tiges de jasmin et de bambous, pour le premier mois ; une robe vert de mer à fleurs de cerisiers et à carreaux, pour le second mois ; une robe rouge clairsemée de branches de saule, pour le troisième mois ; une robe grise, ou le coucou, l’oiseau de bon augure conjugal est peint ou brodé, pour le quatrième mois ; une robe jaune terne, couverte de feuilles d’iris et de plantes aquatiques, pour le cinquième mois ; une robe orange, sur lequel sont brodés des melons d’eau, pour le sixième mois, où commencent les pluies et le mûrissement de ces melons ; une robe blanche, mouchetée de kounotis, de fleurs pourpres en clochettes, dont la racine médicale et comestible est assimilée par les gourmets aux nids de l’hirondelle salangane, pour le septième mois ; une robe rouge parsemée de feuilles de

  1. La Maison d’un Artiste par Edmond de Goncourt. Charpentier 1881. T. Ier