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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/62

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L’ART JAPONAIS

leurs peintures et leurs dessins, que des peintres des classes nobles, ne touchant aux autres classes qu’avec un ennoblissement de leur pinceau. Or il arrivait que dans les dernières années du dix-septième siècle, un transfuge de l’école de Tosa, Moronobou[1] rompant avec les formules classiques, était le précurseur de l’école qu’allait vraiment fonder Outamaro.

Et l’école que fondait Outamaro, était l’école d’un art sortant de la convention, allant au peuple, et apportant la représentation des scènes intimes de la vie vulgaire, dans la réalité des poses, des attitudes, des mouvements ; enfin, donnant le spectacle, pour ainsi dire, photographique de l’existence intérieure de la femme de l’Empire du Lever du soleil : l’école de la vie, Ouki-yo-yé : — ouki, signifiant celui qui flotte au dessus, qui surnage ; — yo monde, vie, temps contemporain ; — peinture.

  1. Les Origines de la Peinture dans l’Histoire, par M. Bing, dans les livraisons 13 et 14 du Japon artistique.