Aller au contenu

Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
L’ART JAPONAIS

par suite de l’idée superstitieuse que « tourner le dos » est, par tout le globe, la négation de l’amour.

C’est le deuxième jour qu’a lieu la sortie des courtisanes, pour souhaiter dans la rue du Milieu, la nouvelle année à leurs connaissances des autres maisons. Une sortie qu’on nomme Dô-tchû (voyage), et dont le va-et-vient à lieu entre les rues transversales de Kioto et de Yédo.

Un concours de toilettes, où chaque établissement a sa mode particulière, où chaque femme est laissée libre en son goût, et où d’anciennes habitudes sont gardées, et où la maison Shôyôro a conservé les sandales d’autrefois, et ne les a pas remplacées par la chaussure en bois laqué (kamagheta), inventée par Fouyô de Hishiga, et portée aujourd’hui par tout le monde.

Et c’est tout ce jour, dans la rue du Milieu, un processionnement, où les manches de soie brillent, et où les robes brodées répandent dans l’air les plus délicieux parfums.

DEUXIÈME IMPRESSION
Inauguration des nouvelles couvertures[1].
  1. Le lit à l’européenne est inconnu au Japon. De minces matelas de ouate, nommés fton, rangés, le jour, dans des armoires, sont étalés, le soir, sur les nattes, sur