Aller au contenu

Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
84
L’ART JAPONAIS

brillamment sur l’eau de la Soumida (à l’image de son existence), mais que l’automne de l’autre côté des nuages (la vie honnête) me fait envie ! »

Et les vers de la courtisane Miyako :

« Bien que je ne sois qu’une femme de rien, ici-bas, la Lune éclaire mon cœur d’un rayon consolateur. »

Et les vers de la courtisane Miyaghino :

« Que de fois je me sépare de l’homme, dont je ne distingue plus l’ombre, sous la lune de l’aube[1]. »

TROISIÈME IMPRESSION
La première entrevue, la première connaissance, la première nuit.

La première nuit, si le quidam ne plaît pas, la courtisane est libre de ne la passer avec lui.

Et c’est l’occasion de rappeler cette histoire qui ne serait pas une légende. La célèbre Takao, citée dans le Kwaghaï Maurokou, a refusé le prince Dati de Sendaï, à cause de sa passion pour un amant de cœur. Le prince ayant vainement usé de tous les moyens pour l’avoir, l’in-

  1. Les cinquante courtisanes poétesses. — Notes sur le quartier des fleurs.