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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/126

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CONTES D’ITALIE

Bleu de colère, Luigi cria :

— Que ce bœuf répète devant tout le monde ce qu’il a dit de ma femme !

Giuseppe voulait s’en aller ; il cacha ses petits yeux dans les plis d’une grimace dédaigneuse, secoua sa tête noire et ronde, et refusa de répéter les paroles outrageantes. Luigi dit à haute voix :

— Il prétend qu’il a reçu des caresses de ma femme.

— Hé ! dirent les gens, ce n’est pas une petite affaire. Elle mérite d’être étudiée attentivement. Du calme, Luigi ! Tu es étranger parmi nous, mais ta femme est d’ici ; nous l’avons tous connue enfant et, si tu es outragé, sa faute retombe sur nous tous, soyons justes !

On passa à Giuseppe.

— Tu as dit cela ?

— Hé bien, oui, avoua l’autre.

— Et c’est la vérité ?

— Qui et quand m’a-t-on convaincu de mensonge ?

Giuseppe était un honnête homme, un bon