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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/129

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JUSTICE POPULAIRE

comme un moineau étouffé par un grain d’orge et se mit à grommeler, si furieux que ses grandes oreilles s’injectèrent de sang et devinrent violettes :

— Que puis-je en dire ? fit-il. Je ne l’ai pas examinée comme un docteur.

— Tu manges des fruits sans les admirer ? demanda Lucia. Mais tu as peut-être quand même remarqué une particularité de Concetta ? continua-t-elle en clignant de l’œil malicieusement.

— Cela s’est fait si vite, que, vraiment, je n’ai rien remarqué, répondit Giuseppe.

— Donc, tu ne l’as pas eue ! conclut Caterina. Et les deux vieilles embrouillèrent si bien Giuseppe dans ses contradictions que le gaillard finit par avouer :

— Il ne s’est rien passé, j’ai parlé par méchanceté.

Les deux vieilles n’en témoignèrent aucune surprise.

— C’est bien ce que nous pensions, dirent-elles, et le laissant aller en paix, elles remirent l’affaire au jugement des hommes.