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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/200

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CONTES D’ITALIE

— Tais-toi, je t’en prie ! répéta le vieillard, et il partit en faisant claquer furieusement ses sabots sur les pierres.

Il se rendit chez un signor russe qui passait pour un homme honnête et bon, s’assit près du lit de camp sur lequel celui-ci se mourait lentement, et demanda :

— Que dit-on de ces gens-là ?

Fermant à demi ses yeux tristes et décolorés par la maladie, le Russe lut d’une voix faible l’inscription de la carte postale. Le vieillard l’interrompit :

— Signor, vous le voyez, je suis très vieux et j’irai bientôt vers mon Dieu. Quand la Madone me demandera ce que j’ai fait de mes enfants, je devrai lui répondre en détail et sincèrement. Ce sont mes enfants qui sont sur cette carte, mais je ne comprends pas ce qu’ils ont fait et pourquoi ils sont en prison.

Alors, le Russe lui conseilla d’un ton très grave et très simple :

— Vous direz à la Madone que vos enfants ont bien compris le principal ensei-