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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/219

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L’INVINCIBLE ENNEMI

tout ce qu’il combattrait sans trêve ; tout ce qu’il fallait rejeter hors de la vie humaine, comme on rejette des guenilles sales.

Elle écoutait et, quand ses souffrances devenaient insupportables, elle l’arrêtait, en lui touchant la main et en le regardant avec des yeux suppliants.

— Est-ce que je meurs ? lui demandât-elle une fois, bien des jours après que le médecin eût dit au peintre qu’elle était condamnée.

Il ne répondit pas et baissa les yeux.

— Je sais que je mourrai bientôt, dit-elle. Donne-moi la main.

Quand il la lui tendit, elle y appliqua ses lèvres brûlantes et dit :

— Pardonne-moi, je suis coupable envers toi ; je me suis trompée et je t’ai fait souffrir. Je vois, maintenant que je suis près de mourir, que ma foi était seulement la peur de ce que je ne pouvais comprendre, malgré mes désirs et tes efforts. C’était de la peur, mais elle était dans mon sang ; je suis née avec elle. J’avais ma raison, — ou ta rai-