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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/239

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VEILLES DE FÊTES

corps rosé de l’Enfant Jésus, élevant avec un sourire ses petites mains bénissantes.

Le vieillard contemple cette poupée de terre cuite avec autant d’attendrissement que si, pour lui, elle était vivante, et promettait d’établir, dès le lever du soleil, « la paix sur la terre et la bonne volonté parmi les hommes ».

De tous côtés, des têtes blanches se découvrent, des visages sévères s’inclinent devant la crèche ; partout brillent des yeux caressants. Des feux de Bengale sont allumés, tout ce qui était sombre a disparu de la place, comme si l’aurore était brusquement survenue. Les enfants chantent, crient et rient ; de bons sourires éclairent le visage des grandes personnes ; il semble qu’elles aussi aimeraient à sauter et à faire du tapage, si elles ne craignaient pas de perdre aux yeux des bambins leur prestige de gens sérieux.

Comme des papillons d’or, les flammes jaunes des chandelles palpitent au-dessus des têtes ; plus haut, dans le ciel bleu foncé, les étoiles étincellent de mille couleurs.