Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA CONVERSION


À la porte de la blanche buvette qu’ombrage une vieille vigne dont les branches tortes sont entrelacées de liserons et de petites roses, Vincenzo, le peintre décorateur, et Giovanni, le serrurier, sont assis, devant une carafe de vin. Le peintre est petit, osseux, noiraud, le sourire doux et pensif du rêveur éclaire ses yeux sombres et donne une expression naïve à son visage, en dépit de la lèvre supérieure et des joues, rasées de si près qu’elles en sont bleues. Il a une bouche bien dessinée, petite comme celle d’une jeune fille, et de longs poignets ; entre ses doigts agiles, il tourne une rose dorée et il ferme les yeux en portant la fleur à ses lèvres charnues.