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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/274

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CONTES D’ITALIE

des vainqueurs. Nous travaillions comme de mauvais esprits, comme des êtres immatériels, sans éprouver de fatigue, sans avoir plus besoin d’indications. C’était réjouissant comme un bal par un jour de soleil, parole d’honneur !

Et dans un transport d’allégresse, l’ouvrier s’avança tout près de son auditeur, et lui planta dans les yeux ses yeux profonds, puis il continua d’une voix basse et joyeuse :

— Enfin, lorsque la couche rocheuse s’effondra, lorsque dans l’ouverture apparut, au milieu de la clarté rouge d’une torche, un visage inondé de larmes de joie et de sueur, et d’autres flambeaux et d’autres visages encore, quand des cris de victoire, des cris d’allégresse retentirent, oh ! ce fut le plus beau jour de ma vie, et en l’évoquant, je sens que je n’ai pas vécu en vain ! Ce fut un travail, mon travail, un saint travail, signor, oui, je vous le dis ! Et quand nous remontâmes au soleil, beaucoup d’entre nous se couchèrent sur le sol et l’embrassèrent en